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Créer un atelier de volailles de chair en circuit court

Avoir un parcours extérieur est un atout pour la production de volailles vendues en circuit court.

Les choix techniques effectués en amont pour la création d’un atelier en circuit court (type d’animaux, abattage, découpe, transformation, vente) influencent directement les coûts de production.

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La production de volailles à destination des circuits courts peut présenter une excellente opportunité d’installation ou de diversification agricole. Ce type d’atelier permet une certaine souplesse dans son organisation et ne nécessite pas de gros investissements de départ.

Choix du type de bâtiment

Parmi les clés techniques de mise en place d’un atelier figure le type de bâtiment envisagé, estime Emmanuel Carbonnière, technicien en volailles à la chambre d’agriculture de la Corrèze (1). Un bipente de type Louisiane ou un bipente avec lanterneaux seront plus coûteux qu’un bâtiment en monopente autoconstruit. Il faudra penser à bien aménager les accès au curage. Le démarrage commence avant l’arrivée des poussins avec la mise en place de la litière, du chauffage entre 28°C et 31°C, et des équipements pour l’eau et la nourriture.

La surface des bâtiments est déterminée en fonction de la durée et de la période d’élevage des volailles, du type de production (standard, label ou bio, par exemple) et du volume du bâtiment. Il faut compter une poussinière de 10 m² pour 200 poussins puis 8 poulets par m² et 10 pintades en moyenne. Le programme lumineux est important pour que les poussins, quasiment aveugles les premiers jours, puissent repérer l’emplacement des abreuvoirs et des mangeoires. Un parcours extérieur bien aménagé est un atout certain sur le plan zootechnique, écologique et commercial. L’assainissement, en conformité avec la réglementation, est un poste à prévoir en amont.

Faire de la découpe

Une enquête réalisée en 2020 et 2021 auprès de quatorze exploitations agricoles en volailles de chair de la Région Auvergne-Rhône-Alpes a permis d’extraire des chiffres repères. Pour 92 % de ces élevages, la production est régulière sur toute l’année (pas de période d’arrêt de production), avec une prédominance de souches d’animaux à croissance lente. L’atelier d’abattage fait 56 m² de moyenne. Chaque atelier élève en moyenne 6 860 volailles par an, avec quatre espèces dominantes (poulets, pintades, dindes, chapons).

Il est conseillé aux porteurs de projet de faire de la découpe pour satisfaire la demande. La transformation permet de valoriser les morceaux non utilisés lors de la découpe en terrines, rillettes… Mais le temps de travail et le coût supplémentaire doivent être pris en compte. Selon l’enquête, 57 % des élevages proposent des morceaux découpés et 36 % des produits transformés en plus des volailles prêtes à cuire (Pac). Le prix de vente moyen du poulet en conventionnel était, sur la période de 2020 à 2021, de 9,22 € TTC en direct, et de 7,87 € HT lorsqu’il y a un intermédiaire (GMS, magasin…). Le chiffre d’affaires atteint 13,77 € par volaille élevée en Pac et 18,34 € avec transformation.

10,87 € de charges par volaille élevée

Les charges de l’atelier s’élevaient à 10,87 € par volaille élevée (hors main-d’œuvre et charges financières) avec des écarts allant de 7,11 € à 15,93 €. La charge moyenne « électricité, gaz, eau » était de 0,48 € par volaille élevée. Pour un atelier, les charges d’élevage représentent près de 70 % des charges totales, suivies des charges de structure (foncier, entretien…) à hauteur de 18 %, de celles d’abattage, de découpe et de transformation (7 %), et des charges liées à la commercialisation, la gestion et l’administratif (environ 5 %).

Pour aider les producteurs qui souhaitent se lancer dans ce type d’atelier, la chambre d’agriculture de la Drôme a développé un outil, (appelé Pepit Volcotcot) pour calculer ses coûts de production dans cette filière.

(1) Il intervenait lors d’une demi-journée technique organisée le 7 avril 2024 à Escurolles (Allier) par les chambres d’agriculture de l’Allier et du Puy-de-Dôme.

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